L’application du plan vélo d’Angers aurait pu mieux commencer. Quelques jours après le vote par le conseil municipal du plan vélo, la Ville d’Angers rendait publiques les conclusions de ses « assises du stationnement », qui prévoient notamment la création de 300 places supplémentaires de stationnement… pour les voitures. Les membres de Place au vélo qui avaient participé aux ateliers de ces assises ont pourtant été témoins de nombreuses remarques qui allaient dans le sens d’une dissuasion de l’usage de la voiture pour réduire le problème du stationnement, mais les conclusions de la Ville mettent en avant une offre de stationnement élargie.

Toutes les villes qui ont fait le choix clair du vélo et des modes actifs en général ont été amenées à réduire la place de la voiture. C’est une question d’espace (non extensible) mais pas que : les nuisances de l’automobile affectent fortement les gens qui veulent circuler à pied ou à vélo. La voiture est rapide, encombrante, dangereuse, bruyante, polluante, et donc à l’opposé de tout ce qui engage les responsables politiques locaux à favoriser les modes actifs. Bien des villes ont même commencé par réduire l’impact de l’automobile avant d’organiser autrement l’espace pour vélos et piétons.

A Angers on n’a pas encore compris que le vélo ne peut avancer que si la voiture recule. Après avoir instauré puis maintenu la première heure de stationnement gratuite dans les parkings en ouvrage, puis aménagé un « Cœur de ville » branché en direct sur la voie des berges, la Ville nous annonce quelques centaines de places de stationnement supplémentaires.

Plus on renforce l’offre de stationnement, plus on attire les voitures. Reconnu par la Ville comme dévoreur d’espace public, le stationnement est aussi une clé essentielle dans la maîtrise de la circulation. L’application des 25 mesures du plan vélo d’Angers ne pourra faire l’économie d’une 26e : le recul de la voiture.

Editorial Bicyclettre 77 – Mai 2019